Lorsqu’on s’est forgé une conviction, la remettre en question n’est jamais chose aisée. Cela suppose de reconnaître qu’on s’est trompé, ou d’être assez lucide pour voir que le contexte a évolué et qu’il faut s’y adapter.Comment développer le réflexe de questionner ses habitudes et ses certitudes ?
Accordez une confiance mesurée à votre point de vue
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Soyez conscient que les opinions que vous vous formez ne sont pas universelles : d’autres personnes ayant des perspectives différentes pourraient analyser la même situation différemment.
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N’oubliez pas que le contexte peut changer rapidement : une opinion formée l’année dernière peut être obsolète aujourd’hui. Ex. : Entrée d’un nouveau concurrent ou d’une nouvelle technologie.
Pratiquez une démarche active de remise en question
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Identifiez les hypothèses qui sous-tendent vos convictions, et interrogez-vous : sont-elles toujours valides ? Ex. : Nos clients apprécient nos produits pour leur qualité. Notre qualité est-elle toujours aussi distinctive ?
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Interrogez des experts : que pensent-ils de votre façon de voir les choses ? Ont-ils des points d’alerte à vous signaler ?
Soyez à l’écoute des critiques
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Sollicitez les critiques. Ex. : Invitez vos collaborateurs à vous faire part de leurs réserves ; faites appel à un « avocat du diable » pour vous contredire ; entourez-vous de personnalités variées.
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Gardez néanmoins votre libre-arbitre : écouter ne signifie pas que vous devez nécessairement être d’accord.
Passez à l’action !
Tirez les leçons d’une erreur (15 min)
Une erreur n’est utile que si l’on prend le temps d’en dégager les leçons, avant même de chercher à rebondir !
Identifiez une (petite) ou grande erreur récente que vous avez commise et interrogez-vous : que feriez-vous différemment si vous pouviez recommencer ? Qu’est-ce ce qui vous a empêché d’envisager cette autre option ?
Repérez s’il s’agit d’un schéma récurrent : Avez-vous déjà commis ce type d’erreur ? Comment pourriez-vous mieux vous en prémunir à l’avenir ?
Quelle découverte intéressante avez-vous faite à l’occasion de cette erreur ? Que pouvez-vous recycler ?
Prenez du recul sur vos hypothèses (20 min)
Beaucoup de choix stratégiques reposent sur des hypothèses… qu’avec le temps nous finissons par tenir pour des certitudes.
Choisissez un des projets sur lesquels vous travaillez actuellement. Sur quelles hypothèses avez-vous fondé vos décisions ? Ex : « Baisser les prix permet d’augmenter les ventes » ; « la qualité a de la valeur pour le client », etc.
Percevez-vous des signaux, peut-être faibles, dans votre environnement, qui montreraient que ces hypothèses sont peut-être erronées ou en voie d’être périmées ? Ex : Emergence d’une nouvelle technologie, arrivée d’un nouvel entrant, changement de règlementation en cours… Qu’en pensent vos pairs ?
Si ces hypothèses se révélaient invalides, quel impact cela aurait-il sur votre stratégie ?
Explorez une critique que vous avez reçue (10 min)
On peut apprendre beaucoup des critiques qui nous sont adressées, à condition de faire le tri.
Reprenez une critique reçue récemment. A froid, demandez-vous ce que vous en tirez comme apprentissage : que pouvez-vous améliorer, qu’auriez-vous dû ou pu faire différemment ? Y a-t-il un besoin que vous n’avez pas entendu ou négligé ? Votre mode de fonctionnement nécessite-t-il d’être adapté ? En quoi cette critique constitue-t-elle un feedback utile ?
Pour autant, il arrive que l’on reçoive aussi des critiques peu utiles, plutôt gratuites ou destructrices dans la forme. Dans ce cas, sentez-vous libre de ne pas les prendre ! Au besoin, aidez-vous d’un proche pour prendre de la distance émotionnelle par rapport à ce moment désagréable.
Conseils pratiques
> Cultiver le doute stratégique
Pour aller plus loin
> Tirer les leçons de ses erreurs
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